Lors de mon premier jour à l’École de la Seconde Chance, j’ai fait connaissance avec certains professeurs, la directrice ainsi que les élèves. J’ai reçu un accueil particulièrement chaleureux et bienveillant. Guidée par Hanitrala, la directrice, j’ai pu découvrir les locaux fraîchement rénovés, le potager, la bibliothèque ou encore le terrain de sport. En visitant les abords de l’école aux côtés de la directrice, nous avons rencontré d’anciens élèves, récemment sortis des centres de formation. Parmi eux, certains n’ont pas eu de difficultés à être embauchés. D’autres, moins chanceux comme les femmes de chambre, peinent à trouver un emploi à Fianarantsoa, faute de tourisme après la pandémie. Ces rencontres m’ont permis d’identifier un problème crucial : l’embauche des jeunes formés sur les hauts plateaux. Malgré une scolarité à l’École de la Seconde Chance et une solide formation dans l’un des centres, le pari d’un débouché professionnel est comme partout un challenge.
Dès le premier jour, j’ai pu découvrir par moi-même les enjeux auxquels l’équipe enseignante de l’ESC est confrontée quotidiennement. La plupart du temps, certains jeunes ne mangent pas à leur faim chez eux et arrivent le matin, épuisés par une marche de plusieurs kilomètres, le ventre vide pour se rendre à l’école. J’ai assisté également au cas d’un jeune garçon maltraité par son oncle, et obligé de trouver refuge ailleurs afin de se soustraire à la violence familiale. En dépit d’une plainte déposée au commissariat, son oncle n’a toujours pas été appréhendé. Mon attention a également été attirée par une jeune fille malade depuis le début d’année mais dans l’incapacité de payer ses médicaments.