Comment étudier lorsque des besoins primaires ne sont même pas satisfaits ? Et pourtant, je fus frappée par le sourire et la bonne humeur de ces jeunes ainsi que par leur persévérance pour échanger avec moi en français. L’école tente de remédier à ces situations dramatiques, en avançant l’argent nécessaire pour acheter les médicaments, en achetant un petit déjeuner et dans certains cas, en fournissant un logement dans l’enceinte de l’école. Mais l’influence de l’école et des enseignants a ses limites, limites qui ne peuvent s’étendre aux soirées, aux week-ends ou encore aux vacances.
Et pourtant, la solidarité et la camaraderie qui règnent à l’école m’ont beaucoup touchée. L’inventivité de Mickael, un éducateur, pour les jeux collectifs lors de la pause méridienne y est pour beaucoup. Aux jeux, se mêlent danses, musique et rires, les enseignants tentant à leur manière de faire oublier aux jeunes un quotidien particulièrement difficile et éprouvant. J’ai été particulièrement marquée par le nombre d’orphelins. J’ai pu également assister au cours de coupe et couture, enseigné à deux jeunes filles de la quatrième promotion de l’école. En discutant avec la professeure, j’ai découvert que les livres de méthodes et d’apprentissage en la matière manquaient cruellement.